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Midnight Run de Martin Brest : Cours après moi si tu peux

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Issu d’une famille cinématographique alors de plus en plus courue (bon budget, une star au minimum, des cascades, des bagarres, du fun spectaculaire), Midnight Run s’élève au-dessus du lot, malgré le score de Danny Elfman, l’un des pires de sa carrière. Martin Brest (Le Flic de Beverly Hills) reprend pour figure héroïque un archétype du folklore américain générateur d’un métier toujours en vogue outre-Atlantique : celui de chasseur de prime. La version présentée ici est plus proche de celle qu’en donnait Steve McQueen dans Le Chasseur que de celle qu’en donnera Tony Scott dans son futur et expérimental Domino.

Compétent mais galérien, Jack Walsh doit mettre la main sur un “client” et le trimballer d’un point A à C (il y a donc un B), tout en se dépêtrant d’une série d’épreuves qui l’irrite au plus haut point. Ainsi, le “client”, soi-disant atteint du mal de l’air, doit être convoyé en train, puis en voiture, ce qui multiplie les possibilités d’entraves à la mission. Le duo antagoniste est pourchassé par des nervis de la mafia de Chicago (leur chef est incarné par Dennis Farina), une nuée d’agents du FBI menés par un certain Mosely (Yaphet Kotto) et par un autre chasseur de primes, Marvin, hargneux et revanchard (John Ashton, le flic bourru et moustachu des Flic de Beverly Hills). Comme Midnight Run est aussi un road-movie effectuant une triangulation entre Los Angeles, New York et Chicago, il laisse la part belle à ce Marvin, troisième larron d’un triangle d’abord constitué de Robert De Niro et Charles Grodin. Tous sont parfaits.

De Niro est plutôt touchant en loser désabusé (mais nerveux) et évite de trop cabotiner. Grodin, le père de famille de Beethoven, la saga canine interdite au plus de douze ans, utilise de manière assez magistrale son habituel jeu entre le Droopy de Tex Avery et celui de Chevy Chase. Les deux acteurs, aussi différents physiquement que dans des rôles opposés (ils sont quand même copains sur la fin), confèrent une réelle épaisseur à leur personnage, choyés par un scénario qui laisse matière à s’exprimer. Comme de plus la mise en scène alerte s’arrange aussi bien des scènes intimistes que mouvementées, Midnight Run s’avéra à sa sortie une excellente surprise. Plus de trente ans après, c’est toujours un film alerte et agréable.

Laurent Hellebé

 

 

MIDNIGHT RUN
Réalisateur : Martin Brest
Scénario : George Gallo
Production : Martin Brest, William S. Gilmore, Dan York
Photo : Donald E. Thorin
Montage : Chris Lebenzon, Michael Tronick, Billy Weber
Origine : Etats-Unis
Durée : 2h06
Sortie française : 28 septembre 1988

 


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